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Gujan-Mestras est la ville aux sept ports. L’un d’entre eux, La Barbotière, est réputé pour son côté authentique et patrimonial. Inutile de s’évertuer à le visiter en voiture, mieux vaut se garer pour le parcourir à pied, le meilleur moyen pour rencontrer un ostréiculteur en plein travail au détour d’une cabane ou de tomber sur une partie de pétanque improvisée en compagnie de figures locales attachantes.
Au fil de la balade, on y savoure un art de vivre simple et on y rencontre ceux qui le font vivre, des professionnels amoureux de ce site exceptionnel mais inquiets pour leur avenir et le devenir du port. Une inquiétude qui touche tous les professionnels du port de la Barbotière : 16 ostréiculteurs et 4 professionnels du nautisme. Certains se plaignent de la très forte augmentation des taxes, mais l’urgence pour tous, c’est le dragage du port. « À chaque marée, les ostréiculteurs perdent en moyenne 2 heures par jour ; ils doivent partir 1h avant et doivent attendre 1h pour rentrer, tout ça parce que le port n’est pas dragué », explique Eric Morin, vice-président de l’Association des usagers des ports de Gujan-Mestras et la Teste, dont les membres se réunissent tous les premiers mardis du mois.
La problématique du dragage concerne les ostréiculteurs mais également les entreprises spécialisées dans le nautisme, mais aussi les usagers comme les plaisanciers. Cette opération n’est cependant pas programmée par le Syndicat mixte des ports du bassin d’Arcachon. « Nous essayons de trouver une solution avec le Syndicat mixte, on leur dit ce qu’on revendique, on essaye de leur faire ouvrir les yeux, de donner des idées pour valoriser notre profession mais aussi le port, et rien ne se passe. On se sent abandonnés alors qu’il y a une vraie urgence ! », précise Eric Morin. Pour Sébastien Saint Orens, ostréiculteur, « On perd deux heures à chaque marée, deux heures par jour de perdues. Dans les autres ports ils rentrent et sortent facilement et nous on attend. Il faut draguer et vite ! ». Pour ces professionnels, la perte d’argent est énorme. « On a fait un chiffrage : on a plus d’1 million d’euros de pertes sur les 20 entreprises sur une année », explique Eric Morin, avant de préciser que « les conditions de travail deviennent très difficiles et pour valoriser notre production et nos entreprises c’est compliqué. Pour ceux qui doivent partir à la retraite et qui vont être amener à vendre leur affaire, personne n’en voudra. On a vraiment peur pour l’avenir de ce port ! ».
Pour Frédéric Dubourdieu, ancien ostréiculteur et membre de l’association, « Tout le monde va partir. On a l’exemple d’un collègue sur ce port qui est obligé de quitter la Barbotière pour aller s’installer à Meyran. Il faut que ce port soit dragué et puisse être utilisé aussi bien que les autres ports et ça devient urgent ! ». Pour Kévin Langlade, « On perd trop de temps et d’argent. Marre des discours politiques ! Plus personne ne voudra de nos affaires ! ». Et puis selon eux, il y a aussi ce gros tuyau à l’entrée du port, qui est la depuis « trop longtemps, qui ne sert à rien et qui amplifie le problème d’entrées et de sorties des bateaux ». Et quand on évoque le Lycée de la mer, qui jouxte le port, le ton monte. Pour eux, « on a presque 1000 gamins qui y sont, et ils sont partout dans le port à sauter dans l’eau et la boue ; il y a un risque d’accident très important ! ».
J-C.L.
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