En ce moment, comme chaque fin d’hiver, on retrouve sur les plages des morceaux de cristal qui n’en sont pas. Ces bouts de chairs transparents, que l’on nomme sabots de vénus, sont en fait les restes de petits gastéropodes originaux : les papillons de mer.
Ces petits mollusques doivent leur nom aux deux ailes qui leur permettent de se déplacer mais pas de lutter contre les courants marins. Mesurant de 60 à 65 mm, ces macroplanctons possèdent un corps translucide en forme de sabot (d’où son autre appellation de Sabot de Vénus). A l’état de larve, il possède une coquille qui va laisser place à une structure cartilagineuse à 5 arêtes dentelées. Sa bouche possède deux tentacules ciliés sensitifs qui lui permettent de détecter la présence de proies.
Il se déplace néanmoins la bouche béante afin de se nourrir de plancton. Il s’agit d’une prédation passive qui fonctionne par filtrage. Il renferme une petite masse viscérale orangée. Il vit en pleine eau, en zone pélagique, dans des températures allant de 13 à 27 degrés. De juin à août, c’est la période de reproduction pour le papillon de mer. Il est hermaphodite protandre, c’est-à-dire que les caractères mâles s’expriment en premier. Ainsi, les individus femelles sont les plus âgés.
Au printemps, il vit près des surfaces et des côtes. Une fois mort, il se retrouve donc au pied de la dune du Pilat, apporté dans la laisse de mer. On désigne ainsi « ce qui est laissé par la mer ». Il s’agit d’une bande où s’accumulent des débris naturels ou d’origine humaine , vivants ou non. Le papillon de mer remplit alors une nouvelle fonction écologique, participant à la vie d’un écosystème qui participe au maintien et au développement des plages ainsi qu’à la préservation du milieu naturel.