La cabane tchanquée n°3 bientôt remise sur pied

Il était temps ! 95 % des 26 pieds de la cabane tchanquée aux volets rouges étaient altérés. Pour ne pas qu’elle s’effondre et en attendant d’entamer sa reconstruction, la ville de la Teste lui fait couler des pieds en béton. 

Grand soleil. Basse mer. Ce jeudi 7 octobre, les conditions sont idéales pour les ouvriers du chantier de sauvegarde de l’emblématique cabane tchanquée aux volets rouges. Les travaux ont débuté il y a quelques jours déjà, fin septembre. Depuis, cinq employés de la société basque de travaux sous-marins Ibaia sont au chevet de la grande dame pour une pédicure très, très poussée. Il faut dire qu’elle le méritait. Cela faisait bien plus d’un demi siècle que personne n’avait pris soin de ses pieds. Attaqués par le sel, les vagues, les grandes marées, ces derniers manquaient s’effondrer.

Propriété du conservatoire du littoral, la cabane n°3 est gérée depuis quelques mois par la ville de la Teste, qui orchestre les travaux. La commune a en effet récupéré l’AOT auparavant attribuée à un particulier, Laurent Bardou. Ce dernier, n’ayant pas les moyens de financer la rénovation de la cabane, avait dû y renoncer. La ville, elle, n’avait d’autre choix possible que de la sauver. Les cabanes tchanquées étant l’emblème du Bassin, personne n’aurait toléré qu’on laisse l’une d’elles s’effondrer (NDLR : sa voisine, la cabane 53 a déjà été entièrement reconstruite en 2007 par la ville).

Ces premiers travaux de la cabane n°3 consistent donc à remplacer les pieux en bois pourris par les années par de nouveaux pieux de béton deux fois plus larges et plus solides. Ils préfigurent un chantier bien plus vaste qui aura lieu dans un second temps, lorsque l’urgence sera passée. L’adjoint aux travaux de la Teste, Philippe Busse précise : « L’idée est de se donner du temps et de mettre les lieux en sécurité en attendant. Ensuite, il nous faudra faire un inventaire complet de ce qui peut être conservé et de ce que nous devrons reconstruire à l’identique ». Après une à deux années de réflexion et de paperasses (NDLR : site classé Natura 2000), les travaux de reconstruction de la bâtisse en elle-même pourront débuter pour s’achever en… 2025 ?

Ces nouveaux pieds provisoires de béton coutent déjà 130 000 euros à la ville, mais La Teste de Buch devra débourser près d’un million pour la rénovation complète de l’édifice bâti en 1945. Pour ce faire, la municipalité entend faire appel au mécénat privé. « On espère que les entreprises du Bassin se mobiliseront », lance Philippe Busse. Elles pourraient y gagner en visibilité et avantages fiscaux. La ville, quant à elle, « financera ce qui n’aura pu être financé ».