Carrosseries « repeintes », trottoirs poudrés, meubles de jardin recouverts d’un velours safrané… Mais que se passe t-il ces derniers jours ? Une pollution aérienne s’est-elle abattue sur le Bassin d’Arcachon ? Non, bien-sûr ! Et, vous qui êtes d’ici le savez bien, il s’agit tout simplement du pollen de nos pins maritimes, dont la libération résulte des premières chaleurs printanières.
Des vertus aphrodisiaques
Mais savez-vous que ce pollen est le fait d’un aventureux échange amoureux ? Savez-vous encore que ce même pollen de pin est considéré par certains comme un « super aliment ». Il aurait des vertus anti-oxydantes et aphrodisiaques, renforceraient nos performances physiques et stimuleraient aussi nos défenses immunitaires !

Ainsi, on retrouve notre bon vieux pollen de pin vendu sur le web à prix d’or : 150 euros le kilo ! Celui qui jaunit nos voitures, recouvre tous nos écrans et chatouille nos narines est considéré comme un phytoandrogène. Parfois appelée phytotestostérone c’est une substance naturellement produite par certaines plantes, dont les pins dans leur pollen et qui, du fait de sa similarité moléculaire avec la testostérone a la capacité de provoquer des effets similaires.
Le pollen de pin bourré de phytohormone
Alors oui, le pollen n’est pas qu’un allergène ! D’ailleurs celui de pin, comparé à celui de beaucoup d’autres espèces d’arbres comme le saule, le bouleau, le charme ou le hêtre, ne déclenche quasiment pas, voire pas d’allergie.
Il est en revanche utilisé depuis longtemps en médecine traditionnelle. On pense qu’il a des propriétés anti-âge, qu’il traite diverses maladies et stimule la testostérone. On peut donc le respirer et même l’ingérer sans danger, jusqu’à la fin du printemps qui signera aussi l’arrêt du bal amoureux !
La semence des mâles portée par le vent
Car, comme la plupart des plantes, nos bons vieux pins maritimes se reproduisent durant la saison des amours, de mars à juin, libérant leurs gamètes mâles dans les airs : les grains de pollen. Cette poudre jaune est libérée par le moindre souffle ou tout attouchement des rameaux. Elle s’échappe des cônes mâles. Transporté par le vent, le pollen parcourt parfois de longues distances, allant jusqu’à plusieurs kilomètres).

Une grande partie du pollen produit sera perdu mais quelques grains pourront être retenus par les jeunes cônes femelles.

Au moment de la pollinisation, les grains de pollen pénètrent entre les écailles écartées des jeunes cônes femelles. La croissance du tube pollinique se poursuit jusqu’à l’automne mais elle sera interrompue pendant l’hiver et la fécondation n’aura lieu qu’au printemps de l’année suivante alors que les cônes auront grandi et verdi !
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